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Exposition Georges DUMAS & Philippe LAURENT
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Description :
DGLP01
Lignes / Signes Certains signes, comme les hiéroglyphes ou les idéogrammes par exemple, ont cette particularité d'offrir au regard du spectateur une double lecture, un double spectacle. Langage bien sûr, ils expriment un discours qui fait sens. Mais aussi et plus encore peut-être, ces signes se suffisent à eux-mêmes, ils font sens au-delà et en dehors du discours qu'ils sont censés traduire. Affranchis de leur fonction de transcription, ils acquièrent une autonomie esthétique qui crée un nouveau discours. Ce sont des signes de cette nature que Philippe Laurent crée depuis de nombreuses années maintenant. Il s'agit de codes calligraphiques dont l'apparence formelle semble familière et qui pourtant échappent à toute interprétation, à toute traduction. Il ne faut pas chercher le sens sous les signes inventés que sa main trace inlassablement sur le noir ou le rouge de surfaces jamais semblables : les signes sont le sens, leur forme devient plus signifiante que les mots qu'ils donnent l'illusion de représenter. De par sa pratique photographique, Georges Dumas ne peut créer ainsi un nouveau langage : il doit le débusquer partout où l'objectivité mécanique le lui permet. A rebours d'une écriture qui se transforme en sens, il part de la signification concrète des choses pour aboutir à une esthétique autonome. D'un building à la fonction économique et sociale évidente, il extrait des lignes et des courbes dont la puissance géométrique se suffit à elle-même. Si ces deux approches ne sont pas strictement identiques, elles ont toutefois en commun la recherche d'un langage détourné, dont la signification est indépendante des sources apparentes auxquelles il semble se référer. C'est ce qui rend leur fusion possible. Les signes du peintre se surimposent alors aux lignes du photographe sur un mode de palimpseste inachevé, la matière picturale n'effaçant jamais le graphisme sous-jacent du cliché. Les jeux de transparence sont à leur comble, créant une ambiguïté quant à la frontière entre le travail des deux artistes ; ajout, effacement et renforcement font s'entremêler les techniques au point de les rendre quasi indiscernables, le tout au service d'œuvres dont le rattachement à la catégorie de la photographie ou à celle de la peinture ne présente plus aucune pertinence. L'exposition DGLP01 – Lignes/Signes présente ainsi des œuvres se revendiquant d'un art volontairement hybride et équivoque, où les techniques employées s'effacent derrière l'image, seul objet artistique contemporain devant s'offrir à l'appréciation du spectateur. La dextérité ou la maîtrise ne sont pas niées, en revanche elles ne sauraient juste plus constituer l'étalon à l'aune duquel on juge de l'œuvre d'art. Regard pictural du photographe, traitement graphique du peintre, il n'est plus question d'un art qui s'inspire d'un autre à l'aide d'un épiscope ou de filtres mais d'une véritable fusion, dès la conception, entre deux pratiques qui combinent leurs potentialités et s'arrachent aux fonctions dans lesquelles on les enferme trop souvent. Dates :
du
samedi 27 septembre 2008
au
samedi 11 octobre 2008
Lieu :
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